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Interview

« Nous sommes dans la tendance avant les revendeurs classiques »

À seulement 21 ans, Abel Bardet est président et co-fondateur de la boutique de sneakers poitevine Cop or Drop. Jeune entrepreneur, il a dû apprendre à naviguer entre les nouvelles attentes des consommateurs en matière de qualité et d’écoresponsabilité.

Propos recueillis par Cécile Gaucher

Abel Bardet court d’une boutique à l’autre depuis l’ouverture tourangelle. Photo : Le Déclic/Cécile Gaucher
Abel Bardet court d’une boutique à l’autre depuis l’ouverture tourangelle. Photo : Le Déclic/Cécile Gaucher

Voilà une annonce qui devrait ravir les adeptes de la sneaker. Après son succès à Poitiers, le magasin Cop or Drop, fondé par Abel Bardet et Alexandre Maillet en 2023, agrandit sa famille. Une deuxième boutique a ouvert fin novembre à Tours, place Jean Jaurès.

Le nom de votre boutique est inspiré d’un concept issu du monde de la sneaker. Qu’est-ce que ça signifie de cop ou de drop ?

Cop, c’est l’action d’acheter une paire de chaussures quand le modèle vous plaît. Drop, c’est l’action de ne pas l’acheter si le modèle ne vous plaît pas. C’est un concept qui est déjà exploité avec des vidéos sur les réseaux sociaux. C’est l’idée de notre projet et c’est comme ça que nous avons trouvé le nom de la boutique.

On retrouve effectivement ce concept davantage en ligne. En quoi votre boutique se différencie-t-elle donc des autres revendeurs de sneakers ?

Chez Cop or Drop, nous sommes spécialisés parce que nous proposons tous les modèles de chaussures, et pas uniquement des modèles classiques. Nous vendons des paires en édition limitée et des paires de collection, tout ce qu’il n’y aura pas chez d’autres revendeurs comme Courir ou Foot Locker. Quand ils vendent un modèle particulier, nous l’avons déjà vendu. Nous sommes dans la tendance avant eux. Peu importe le modèle, nous pouvons le commander pour les clients. Nous nous différencions aussi parce que nous vendons deux types de gamme. Les prix commencent à 150 euros et peuvent aller jusqu’à 2 000 euros. Nous avons un plus grand panel de choix et un plus grand panel de prix. Il y a beaucoup de boutiques qui font ça en France. Mais Cop or Drop, c’est ce que nous avons créé.

Beaucoup de temps s’est écoulé depuis la naissance du projet. Par quelles étapes avez-vous dû passer pour en arriver là aujourd’hui ?

Au début, je vendais des chaussures en ligne dans ma chambre. J’ai fait de l’auto-entreprise, de la SAS… Puis je me suis associé à mon collègue. Nous avons fait deux petites boutiques éphémères avant d’ouvrir la boutique à Poitiers en avril 2023. Ma deuxième année de BUT GEA s’est terminée par un stage de deux mois que j’ai pu faire dans mon entreprise grâce au statut étudiant entrepreneur. J’ai continué avec une année de césure jusqu’à septembre et là, j’ai complètement arrêté mes études.

Le mur de sneakers poitevin a désormais son homologue à Tours.
Le mur de sneakers poitevin a désormais son homologue à Tours.

L’impact environnemental, c’est une problématique qui compte de plus en plus pour les consommateurs. Quelles mesures avez-vous mises en place pour l’écologie dans la boutique ?

Nous vendons majoritairement du Nike avec quelques paires emballées ou fabriquées avec des matériaux recyclés. Et nous incitons les clients à nous déposer de l’occasion. C’est le principe de dépôt-vente. C’est pour ça que nous avons participé au festival de la mode responsable à Poitiers. Pendant toute la journée, nous avons proposé du rachat ou du dépôt-vente sur de l’occasion en boutique.

Après le succès de Poitiers, vous avez ouvert une nouvelle boutique à Tours. Est-ce que c’était la prochaine étape logique pour vous ?

La première boutique est faite pour être gérée par une personne. Nous savions qu’à l’avenir, il y aurait forcément deux boutiques avec une personne dans chaque boutique. À Tours, nous avons eu une belle opportunité alors nous l’avons saisie. C’est une ville qui est plus grande et plus dynamique que Poitiers. Nous sommes sur la place Jean Jaurès, dans le centre commercial Le Passage du Palais. Nous verrons où nous serons dans un an. Peut-être une troisième boutique…

Vous avez donc maintenant deux boutiques à seulement 21 ans. Comment est-ce que vous gérez votre statut de chef d’entreprise à un si jeune âge ?

Je m’adapte. C’est un peu forcé, en quelque sorte, de subvenir aux besoins de l’entreprise. Quand j’ai besoin de faire quelque chose, je suis obligé d’en assumer la responsabilité. Je suis quelqu’un qui croit beaucoup au fait que ce sont les épreuves dans notre vie qui nous permettent de devenir qui nous sommes. J’ai dû m’adapter au fur et à mesure. Je suis quelqu’un qui aime bien me débrouiller seul. J’arrive à répartir les tâches avec mon associé. Dès que j’ai besoin d’apprendre à gérer quelque chose, je me forme et je le fais.

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